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Site internet sur mon projet d'art numérique, l'art à la chaine

Projet d'art numérique sur le thème l'art et l'entreprise.

Pour mettre en place mon projet de travail artistique à la chaine j'ai décider d'aller découvrir de manière plus concrète le fonctionnement directement dans une entreprise du travail à la chaine. J'ai donc obtenu, par le biais d'une agence d'interim, un poste d'interimaire pendant deux semaines dans une usine d'agroalimentaire, de conditionnement, à une dizaine de kilomètres de mon domicile. J'ai donc en quelques sorte infiltré le monde de cette entreprise pendant deux semaines.

Journal intime d'une étudiante à la chaine

vendredi 16h50-23h30 jour 1

Premier jour:explication du fonctionnement, découverte du lieu, de l’usine, du matériel. Ligne 3, roti saumuré fumé, il faut enléver le filet des rôtis à la main car la machine n'y arrive pas,il faut tirer dure, sa fait très mal au mains et au bras, ensuite il faut les coupés. Martin (un copain grâce à qui j'ai eu le travail) me dit que les étudiants ne sont pas trop appréciés dans l’usine celon lui, il a un peu d’expérience, il a déjà travaillé ici pendant 3 semaines cet été, il me dit que c’est assez dure mais que sa paye bien).Blandine (une dame qui est ici depuis 1 semaine) me dit que la ligne 3 c’est sa préférée, surtout à l’arrière quand il faut mettre les rotis dans le carton, 10 par carton, même si c’est un homme qui devrait faire ça car les cartons sont lourds, enfin si j’ai bien compris.
Il faut netoyé à la pause et le soir aussi encore plus. Il y a juste 30 minutes pour manger et pour les fumeurs il faut se changer et aller dehors, moi je préfère resté à l’intérieur et manger tranquillement au chaud même si du coup Martin me laisse tomber pour aller fumer sa clope, en plus sa commence mal il a oublié de se préparer à manger, je suis obligée de lui passé la moitié de mes sandwichs. La pause est à 21h30 donc le plus long est fait c’est bien.

Usine :

lundi 4h-11h jour 2

Je suis dans l'équipe de nuit car ce soir c’est noël, donc on commence plus tôt mais on finit plus tôt aussi). A la pause petit gouté et chocolat de noël. Et aussi à chaque fois que quelqu’un part en vacances il amène des chocolats où autre choses pour partager avec les autres. Ligne 3. Je repère quelqu'un que je connais, Stéphanie, une fille avec qui j’étais au collège, bizare de se retrouvé ici.

Sécurité auditive :

mercredi 17h10-23h30 jour 3

On reprend les horaires normal de l’équipe 3, l'équipe du soir. Je vais dans un nouvel endroit, la cloche, c'est de l’autre coté de l’usine, ça me fait un peu de changement. Embalage de pied de porc, qui sont ensuite mis sous vide sous la cloche justement. Et puis il faut les mettre dans les cartons. Il y a des erreurs des fois alors il faut recommencer. Il faut aussi noter les références des bacs, numéro du lot, date de l'abattage et date du conditionnement. Il y a quelque problèmes de machine ont doit attendre le mécano. Joël ma nouvelle titulaire qui m’aime bien je crois. Il y a aussi Franck et Amandine, d'ailleurs je crois qu'il la drague un peu.

Gant :

jeudi 17h10-23h30 jour 4

Encore un nouveau poste (c'est bizare je change beaucoup de poste alors que je suis venu ici pour faire une tache répétitive) dont je ne me souviens plus le nom, une des pires tâche que j’ai du faire par contre, il fallait mettre un morceau de cochon (je ne sait plus trop lequel non plus mais c’était un morceau bien visqueux) dans une machine, puis placé un sachet de plastique au bout de la machine en tenant bien fort et la morceau sortait, assez vite d’ailleurs, une fois que l’on mettait le système en marche, sauf que moi j’arrivais pas très bien, en plus ça me donnait l’impression d’enfiler un préservatif géant à un morceau de viande, j’étais quelque peu déboussoler. On était deux à cette chaine et j’étais avec un gars assez jeune, Fabien, qui devait travailler là depuis longtemps et il me prenais vraiment pour une empotée, que j’étais d’ailleurs. Bref on a fini par inversé les rôles vu qu’on prenais du retard à cause de ma maladresse. Je devais donc fermer les sachets en enlevent tout l’air avec une sorte de toute petite machine, donc là j’y arrive un peu mieu, sauf que la machine casse, je demande donc, encore, de l’aide à mon cher coéquipier qui est obligé d’appeler le mécano. Il prend donc de l’avance sur moi le temps que j’attende le mécano en ne faisant rien (chose à ne pas faire, puisqu’il faut toujours faire quelque chose ou moins faire semblant de la faire) finalement je retourne faire un petit tour à la cloche en atendant de mécano pour donner un coup de main et surtout pour ne pas me faire engueler par un chef. Le mécano finit par résoudre le problème et je peux retourner à mon poste. Et évidemment la machine recasse. Je commence à me demander si je n’ai pas un peu la poisse dans le secteur. Du coup je reprend pas mal de retard mais la journée fini enfin par se terminer sans trop de retard finalement, ouf! Un chef vient me demander si je veux faire une journée supplémentaire le samedi de 11h à 17h30, alors évidemment je refuse parce que je commence déjà à en avoir sérieusement marre.

Charlotte :

vendredi 16h50-23h30 jour 5

Je suis arrivée en retard, je croyais que j’étais venue à 16h50 le vendredi précédent parce que c’était mon premier jour, mais en fait non c’est tout les vendredis à 16h50. Je commence donc en retard avec quelques refléxions à ce sujet. Je suis de retour à la cloche, sans doute parce que j’ai eu pas mal de mal à l’autre chaine horible, je ne sais pas, je trouve qu'on me bouge souvent, c’est bizare. Enfin bon, je retourne avec Joelle à qui j’ai manqué semble-t-il, car elle n’aime pas trop l’autre étudiante. Alors mon exploit du jour c’est l’apprentissage du maniement d'un transpalette, le petit chariot qui transporte les palettes où la viande est disposée. J’ai une fois de plus l’impression d’être attardé puisque j’ai un peu de mal à me diriger avec cette bestiole, surtout quand elle est pleine de pied de porc. Enfin je fini par m’en sortir et je pars de temps en temps en mission pour cherché un charriot et emmener le précédent “à la vaisselle”. Mais la surprise du jour c’est que le chef revient me voir, genre en disant que je suis presque obligé de venir travailler demain parce qu’il lui manque du monde et tout et tout, alors moi je dis bah que ça m’embète et comme il m’impressione un peu vu que c’est le chef, et oui je suis un peu lache je l’avoue, et bien je fini par céder tout en me disant mais je suis trop conne pourquoi j’accepte. Bref la soirée suis son cours et vers la fin de la journée le chef repasse me voir et il me dit que comme j'ai fait un effort j’aurai le droit au colis de noël. Et là dans ma tête je me dit qu'il se moquait de moi, mais non pas du tout, du coup je suis repartie avec un super sac en plastique avec plein de bonnes choses dedans, du genre que l’on fabrique dans l’usine, j’ai tout laisser à mon père (qui lui était ravi bien entendu) mais moi c’était hors de question que j'y touche. L’usine ma un peu dégouté du cochon durant ces deux semaines, enfin je m’en suis remise parce que j’aime trop les pâtes carbonara.

Manchette :

samedi 11h-17h30 jour 6

Encore la cloche, encore la mème chose, sauf que la pause est à 15h et que du coup j’ai très faim toute la journée, je rumine un peu en pensant que je n’aurai jamais du accepté de travailler un samedi, mais bon sa fera un peu d’argent en plus, je suis déjà en train de réfléchir à comment je vais le dépenser, sans doute pour le billet d’avion pour aller voir Marie, enfin on vera j’ai le temps quand même. La journée ce termine et je commence un nouveau rituel lorsque je rentre dans ma voiture, je crie, sa fait du bien même si je me sens un peu ridicule, je recommencerai.

Hygiène :

lundi 10h30-18h jour 7

Les horaires sont encore différents parce que ce soir c’est le nouvel an, j’ai hate d’y être, je vais à Rennes chez Virginie, j’espère que sa va être une bonne soirée, j’appréhende un peu parce que contrairement à d’autres personnes je me fais souvent chier le soir du réveillon, je crois que j’aime pas trop changer d’année, le temps passe trop vite, enfin pas tout le temps finalement puisque en l’occurence dans l’usine il passe vraiment trop lentement enfin pas si lentement que ça en fait puisqu’il faut aller vite, c’est bizare. J’ai encore changer de ligne, je suis à la ligne 1, poitrine fumée en grosse tranche, 4 par paquet, la machine déconne pas mal, j’ai encore une nouvelle responsable, Marie-Claire, elle travaille ici depuis 10ans, j’ai beaucoup de mal à imaginé, il y a aussi Annie qui me dit à la fin de la journée “qu’est ce qu’il faut pas faire pour gagner sa croûte” j’acquiesce en me disant que j’espère que je ne finirai pas comme elle. Donc voilà la journée continu. Encore une, mais je suis déjà à la moitié donc bon ça va.

Déguisements :

mercredi 17h10-23h30 jour 8

Pour info le nouvel an c’est plutôt mal passé, mais bon je me suis pas ennuyée cette fois. Bref, ligne 1, la ligne 1 est du côté de l’usine ou j’étais au début mais je ne vois pas Martin, déjà lundi je ne l’ai pas trouvé, il faut que je l’appelle en rentrant, il a du arrété, tant pis, de toute façon je le voyais quasiment jamais et puis on a pas le temps de parler ici, ou à peine, à peine le temps de penser aussi. Cela paye bien c’est ça qu’il faut se dire. Et puis c’est aussi et surtout une expérience qui me sert pour mon projet, comment voir le travail à la chaine, je pense que le fait de s’infiltrer est une bonne solution, puisque j’ai quand même appris plein de choses, c’est toute un système, le système de l’entreprise que je ne connaissai pas vraiment en fait. Je me dit que c’est une expérience que tout le monde devrait faire au moins une journée pour mieux comprendre, personellement je me doutais que c’était dure mais pas à ce point, alors que pourtant je suis à la fin de la chaine de production donc c’est le plus facile, je les plains les autres. La machine déconne, les paquets sont mal fermés et il faut les recommencer et puis les tranches devraient arrivés par paquets de 4 mais elles arrivent une par une alors il faut les triés c’est vraiment le bordel, j’ai du mal à suivre la cadence parce que en plus il faut les peser de temps en temps voir tout le temps quand on met la machine en pause, il faut tout peser.Et puis aussi il y a des morceaux qui ne vont pas donc il faut les enlever puis enlever la couenne et les os et puis mettre le reste dans les bacs "réemploi", je me demande où va le réemploi, je poserai la question si je n’oublie pas. Il commence à y avoir quelques tensions vu que la machine fonctionne mal, Annie est un peu prise comme bouc et missaire puisqu’elle devrait y arriver ça fait déjà un mois qu’elle est là, Marie Claire ne l’aime pas trop, pourtant elles mangent ensemble à la pause. Une autre journée s’achève, je commence vraiment à me demander comment je vais aborder les gens pour leur expliquer mon projet et surtout à quel moment, je ne vois pas quand j’aurai le temps et en plus j’ai peur de leur gacher de leur temps qui à l’air si précieux, ça commence à serieusement m’inquiter, j’ai peur que mon projet tombe à l’eau.

Dessin :

jeudi 17h10-23h30 jour 9

Avant dernier jour, ligne 1, la fin approche, ouf! Je reste à la 1, j’ai pris le rythme donc ça va mieux. Marie-Claire discute avec moi de temps en temps, elle est gentille, à la pause elle me demande ce que je fais donc je lui dit que je suis étudiante aux beaux-arts, elle me dit que c’est bien et qu’il faut que je travail dure pour ne pas finir ici, et puis elle me dit qu’ici je “fais du beau lards” elle rigole et je souris. Annie est toujours mal vu par contre moi ça va, ça me gène pas mal ducoup. Annie étais dans la couture avant, elle ne se sent pas à sa place ici, mais elle n’a pas le choix comme beaucoup de gens ici, je me sens privilégiée et je le suis d’ailleurs, j’ai voulu venir ici et j’attend la fin avec impatience mais je suis contente de l’avoir fait, par contre je ne pense pas que je vais recommencer.

Autoportrait avant de partir travailler :

vendredi 16h50-23h30 dernier jour

Je suis contente de partir, vraiment. Je fais une petite mission de photographie de l’usine aujourd’hui, il pleut les photos sont pas téribles mais bon pas facile de faire mieux. J’ai amené des gateaux pour mon départ, j’ai peur de les donner, j’ai l’impression que seuleument les personnes qui sont là depuis longtemps le font. C’est la pause, dernière occasion de parler de mon projet, j’ai très peur de devoir parler devant eux tous alors je me dit que je pourais en parler avec Marie-Claire et puis elle pourait transmettre le message. Je suis vraiment nulle je n’y arriverai pas, je le sens. Ligne 1, je passe tout mon temps à penser que j’ai bientôt fini, que je vais partir et ne plus revenir, quel soulagement. J’arrète pas de penser au projet et je me dit que personne ne sera jamais interessé alors à quoi sa sert que je leur demandé, il ne faut surtout pas que je pense comme ça sinon je le ferai jamais. Je suis déjà en train de réfléchir à quel personne dans mon entourage je vais pouvoir demander d’imiter une chaine pour faire les tableaux, Margaux et Virginie sûrement, je ne sait pas trop on verra bien. Dernière pause, catastrophique, j’ai rien dit, pas un mot, j'avais tropo le traque, j’ai même pas donné mes gateaux. Je suis vraiment trop lache, ridicule, sa m’énerve. C'est la fin de la soiré, je ne sais pas à qui rendre mes affaires. Je demande à la fille avec qui j’ai commencé le premier jour, elle m’emmène ou il faut, c’est aussi son dernier jour, ont à toute les deux un grand sourire aux lèvres. Je crie une dernière fois dans ma voiture et je rentre chez moi, j’irai bien boire un verre en ville où bien passé voir Martin pour lui dire que j’ai fini, je l’apel.